La ballade avait été agréable. Le jeune écuyer n'avait pas été très bavard mais Nanozevich préférait le silence à une discussion sans intérêt. Il arrivait enfin devant le Château du Baron d'Auneau, un impressionnant amoncellement de pierre. Il se demandait à chaque fois, combien de temps et combien d'hommes il avait fallu pour construire une demeure de cette taille.
Devant la lourde porte de Bois, il prit le heurtoir de fer forgé et frappa un grand coup.
Touc!
Nano resta un instant immobile, les yeux fermés. Passant par plusieurs couleurs, il se recueillait sur ses pauvres phalanges qu'il venait de perdre, écrasés par le lourd anneau de fer.
Il retira le gant de cuire de la main endolorie et le plaça entre ses dents. Il put enfin lâcher un hurlement étouffé de douleur. Secouant la main, avec de grand moulinet de bras, Nano sautait en tout sens.
Plus défoulé que soulagé, il revint devant la porte, retirant de sa bouche, le gant humide, qu'il renfila. Il perdrait certainement un ongle ou deux de cette mésaventure. Plus que son corps, c'était son amour propre qui était touché. Sa maladresse aurait, un jour, certainement raison de lui...
Il ramassa son châpeau qui s'était échappé, l'épousseta et le reposa sur son crane.
Nouvelle tentative, cette fois-ci, il prit soin de ne pas mettre ses doigts ou il fallait pas et frappa de trois fois aussi fort qu'il pu avec l'espoir dément de casser la porte.
BOOM! BOOM! BOOM!
Assurément on l'aurait entendu.